La maladie thromboembolique

La 52ème édition des Mercredis de Pasteur s’est tenue le 27 septembre 2017 à 15h30 à la salle de Conférence du Centre Pasteur du Cameroun. Sur le podium, quatre intervenants : le Dr Ngoufack Caroline, Interniste Rhumatologue à l’Hôpital Central de Yaoundé, le Dr Epote Annie, Pharmacienne Biologiste au CPC, le Dr Mbede Maggy, Radiologue à l’HCY et le Dr Fokou Marcu, Chirurgien vasculaire à l’Hôpital Général de Yaoundé. Le thème de cette rencontre était: « La maladie thromboembolique : Aspects cliniques, diagnostique et traitement » avec pour modérateur de la séance le Dr Manga Alexandre, Chirurgien orthopédiste, traumatologue et Directeur Général Adjoint du Centre National de Réhabilitation des personnes handicapées.

Pour le Dr Ngougack, la maladie thromboembolique veineuse (MTEV) se caractérise par l'apparition d'un caillot sanguin dans une veine qui altère la circulation sanguine. On distingue deux formes principales de MTE : la phlébite (ou thrombose veineuse profonde -TVP), qui affecte surtout les membres inférieurs, et l'embolie pulmonaire qui touche les poumons. Plusieurs études démontrent que la pathologie est fréquente, ubiquitaire et son diagnostic est urgent pour le pronostic vital et la mise sur traitement rapide. Dans une étude réalisée par S.Kingue et al. à l’Hôpital Central de Yaoundé, on a observé que 380 à 445 cas de MTEV sur 100. 000 habitants au Cameroun. Sur 47 patients symptomatiques, l’échodoppler relève 18 thrombo veineuse profondes. Les facteurs de risque acquis de cette maladie sont, entre autres, l’âge avancé (supérieur à 60 ans), la grossesse, les cardiopathies, les patients souffrant de cancer ou en post-opération, les traitements neuroleptiques, les longs voyages et la prise d’oestroprogestatifs. Les symptômes pour diagnostiquer éventuellement la maladie sont l’anxiété, la dyspnée soudaine, les douleurs thoraciques, l’état de choc, etc.

Une fois le diagnostic établi, « le médecin va se tourner vers le laboratoire pour confirmation », a affirmé le Dr Epote Annie. Le clinicien va demander, parmi d’autres analyses, le dosage de D-Dimères au Centre Pasteur du Cameroun et orienter le patient chez le radiologue. Le Dr Maggy Mbede, Radiologue et panéliste également, affirme que l’imagerie est tout aussi importante dans la pose du diagnostic positif. Elle a expliqué que pour le diagnostic de la TVP ; l’examen à faire est l’angioscanner. Pour l’EP, il faut faire une échocoeur. Une fois la thrombose diagnostiquée, le patient est mis sous anticoagulant. Le traitement anticoagulant permet en général de freiner la progression du caillot et les fibrinolytiques permettent de dissoudre le caillot. Au cas contraire, on a recourt à une technique instrumentale, soit à une technique chirurgicale a expliqué le Dr Fokou Marcus, Chirurgien vasculaire et intervenant de cette conférence.

Pour conclure sur cette thématique, les spécialistes recommandent d’éviter l’obésité, de se rendre rapidement à l’hôpital devant une lourdeur de la jambe, une gène à la respiration, une toux productive de crachats noirs car plus vite le diagnostic est établi, meilleure est la prise en charge. La prévention primaire et le diagnostic précoce sont possibles. Tout le monde est exposé et les décès liés à cette maladie sont évitables.