Projets PEDIACAM I et II

  Poursuite du dépistage et prise en charge des enfants nés de mères séropositives pour le VIH au Cameroun dans les sites ayant participés à l’étude ANRS 12140 –Pediacam I ANRS 12140 - PEDIACAM Ib (Dr Tejiokem)

Objectifs :

L’objectif principal de cette étude est de mettre en place un système d’évaluation continue basé sur des outils simples de collecte d’information (fiche de repérage/liaison) au niveau des différentes portes d’entrée hospitalières (maternité, service de néonatologie, consultation et hospitalisation pédiatriques,

Etat d’avancement

Le projet a démarré en 2014 au Centre Mère et Enfant de la Fondation Chantal Biya, puis au Centre Hospitalier d’Essos en 2015 et enfin à l’Hôpital Laquintinie en 2016. A la fin de l’année 2016, nous avons fait le point de l’activité entre la période du recrutement Pediacam et celle de l’étude Pediacam 1b mise en place quelques années après. Parmi les 1802 enfants exposés au VIH enrôlés, 1734 (96,2%) ont été testés à un âge médian de 1,6 mois (Ecart Interquartile : 1,5-3,2). Parmi eux, 190 (11,0%) ont été identifiés comme infectés par le VIH. Parmi eux, 115 (60,5%) ont été initiés sous ARV après un délai médian de 6,3 semaines (EIQ : 4,4-10,3) depuis le dépistage, 31 (16,3%) sont décédés avant le traitement ARV essentiellement dans leur domicile ou dans une formation sanitaire autour de leur résidence après un délai médian de 4,6 semaines (EIQ : 3,0-11,7) du dépistage, et 44 (23,2%) n’ont pas été traités (voir Tableau 1). Cette étude a montré que le diagnostic précoce du VIH est bien accepté par les familles, la difficulté de maintenir les acquis de la recherche dans la pratique de routine. Un abstract a été soumis sur ces aspects à la Conférence IAS 2017. L’évaluation des outils de gestion utilisés dans le dépistage de l’infection VIH aux différentes portes d’entrée est en cours.

 

Devenir à 5 ans des enfants infectés par le VIH traités précocement par multithérapie antirétrovirale au Cameroun dans le projet Pediacam ANRS 12140. ANRS 12225 - PEDIACAM II (Dr Tejiokem)

Objectif :

En 2014, alors que l’actualité scientifique internationale est dominée par les questions de « guérison fonctionnelle du VIH », l'équipe du projet a présenté à la CROI des observations faites sur notre cohorte et montrant une proportion d’environ 19,0% (28/147) d’enfants infectés par le VIH traités par les antirétroviraux avant l’âge de 7 mois présentant une sérologie négative. Sur la base de ces résultats, le conseil scientifique de l’étude a proposé de :

- Prolonger le suivi des enfants au-delà de l’âge de 5 ans

- Mieux caractériser sur le plan virologique et immunologique afin de comprendre les mécanismes de séronégativation chez ces enfants

Avant juin 2016, date de fin effective de l’étude, la question de la prolongation du suivi de cette cohorte s’est posée sur la base d’éléments majeurs organisés en quatre axes : l’évaluation des déterminants du contrôle immuno-virologique au long terme dans un contexte d’un traitement précoce, la toxicité à long terme du VIH et/ou des antirétroviraux et en particulier l’association à un risque de syndrome métabolique, le développement neuro-cognitif des enfants et adolescents de la cohorte, l’impact du virus et/ou des traitements et/ou des conditions socio-démographiques sur la maturation de l’enfant vers l’adolescence (croissance, puberté, annonce diagnostique...). L’ANRS a accepté de prolonger le financement d’une période d’un an (jusqu’en juin 2017) afin de permettre à l’équipe de mieux développer ces axes dans une demande de financement de prolongation. C’est ce qui a été fait et le dossier déposé à l’ANRS en décembre 2016. La réponse de l’Agence est attendue.

Etat d’avancement

Au total, 2052 nouveau-nés de mères séropositives pour le VIH vus avant l’âge de 8 jours ont été inclus ainsi qu’un nombre équivalent de nouveau-nés de mères séronégatives. Au cours du suivi, 69 nourrissons parmi les 1830 nés de mères VIH+ vus et testés pour le VIH ont été identifiés comme infectés par le VIH (Groupe 1i). Parmi les nourrissons non infectés, deux groupes témoins ont été constitués selon une procédure bien définie : nourrissons non infectés par le VIH nés de mères séropositives pour le VIH (Groupe 1ni, n=205) ou nés de mères séronégatives pour le VIH (Groupe 2ni, n=196). Enfin, 141 nourrissons infectés par le VIH, non suivis depuis la naissance, identifiés avant l’âge de 7 mois (Groupe 3i) ont été inclus. A la fin de l’année 2016, l’enfant suivi le moins âgé avait 5,6 ans et le plus âgé 9,7 ans. le projet a enregistré 67 décès (11,0%) sur 611 enfants inclus dont 58 (27,6%) parmi les enfants infectés par le VIH. Le suivi des enfants non infectés qu’ils soient nés de mères séropositives ou séronégatives pour le VIH est assez difficile sur le plan pratique. Ils viennent très irrégulièrement aux visites planifiées dans le cadre de l’étude. Ces enfants considérés "non compliants au suivi ou perdus de vue" représentent à ce jour, 15%, 6%, 43% et 34% respectivement des enfants infectés par le VIH suivis depuis la première semaine de vie, des enfants infectés par le VIH non suivis depuis la première semaine de vie mais diagnostiqués avant l’âge de 7 mois, des enfants non infectés nés de mères séropositives et les enfants non infectés nés de mères séronégatives pour le VIH. Une bonne proportion des parents de ces enfants "non compliants" est joignable par téléphone. Ces parents évoquent plus souvent le manque de temps, la scolarité de l’enfant et la distance (pour ceux qui ont changé de lieu de résidence) comme raisons de non-retour. Et ils promettent toujours de revenir sur le site mais honorent rarement leurs rendez-vous.