[Journée mondiale de lutte contre le paludisme]: le Centre Pasteur du Cameroun intensifie intensifie ses activités de diagnostic et de recherche pour sauver des vies.

Célébrée le 25 avril de chaque année, la Journée Mondiale de lutte contre la Paludisme voudrait attirer l’attention du monde sur cette pandémie et son impact dévastateur sur les familles et le développement de la société.

Le Cameroun fait partie des 11 pays où la maladie fait de nombreux ravages malgré les efforts cumulés du gouvernement et de ses partenaires. 3782 personnes sont mortes de paludisme au Cameroun en 2021, selon le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP).

« Les actions se multiplient et même si une nette amélioration est observée notamment en terme de décès liés au paludisme qui passe de 18% en 2018 contre 14% en 2020, le taux de prévalence au Cameroun (24%) et celui de consultations externes liés au paludisme restent élevés. » explique Dorothy Achu, la secrétaire permanente du PNLP.

Le thème « Innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies » retenu pour l’édition 2022 entre en étroite ligne avec l’une des missions du Centre pasteur qui est de contribuer au renforcement de la surveillance des maladies auprès du Ministère de la Santé à travers l’appui à la veille sanitaire et l’analyse des données de surveillance.

Pour ce qui concerne le paludisme spécifiquement, le Centre Pasteur du Cameroun intervient sur deux principaux volets.

Le premier étant le diagnostic microscopique.  Le laboratoire d'hématologie du Centre Pasteur du Cameroun (CPC) réalise le diagnostic microscopique du paludisme par la lecture d'une goutte épaisse et d'un frottis sanguin pour l'identification de l'espèce de Plasmodium. En 2021 le CPC a réalisé 7514 gouttes épaisses. Cette activité est en progression depuis 5 ans.

L'examen microscopique est la méthode de référence recommandée par l'OMS. En effet, l’institution compte dans ses effectifs de techniciens, un expert OMS qui assure également la formation des formateurs au PNLP.

Les techniciens sont inscrits à un programme de formation continue en ligne chaque année.  Et pour évaluer leurs compétences, le laboratoire a souscrit à un programme d'évaluation externe de la qualité qui montre des résultats satisfaisants.

Sur le volet recherche, Il convient de noter que le CPC, à travers son unité de recherche sur le paludisme, est un Centre National de Référence pour l’identification au niveau types de parasites du paludisme et la surveillance de la résistance aux médicaments au Cameroun. À cette fin, il entreprend une variété de tests in vitro pour détecter différentes espèces de parasites et leur susceptibilité aux médicaments connus.

Parlant d’innovations, en octobre 2021, le Ministre de la Santé a inauguré la plateforme d’entomologie médicale du Centre Pasteur du Cameroun. L’infrastructure est dédiée aux études des insectes vecteurs de maladies circulants au Cameroun, à l’évaluation de leur capacité à transmettre les pathogènes et à la recherche de nouveaux candidats vaccins et médicaments pour interrompre la transmission.

Les scientifiques de l’Unité de recherche sur le paludisme entreprennent activement des recherches pour améliorer le diagnostic du paludisme dans les régions du pays où les ressources techniques sont limitées. Cela comprend le développement de tests moléculaires sans électricité pour le diagnostic à haute sensibilité des parasites du paludisme ainsi que le développement de techniques basées sur les smartphones pour faciliter le diagnostic du paludisme par microscopie par des non-experts.

Lire la suite

[Portrait] : après 35 ans de Service, Mme Irène Ndomè, technicienne supérieure d'analyses médicales range sa blouse pour une retraite bien méritée.

Après avoir donné le meilleur d’elle, madame Irène Sophie Ndomè Momo, vient de prendre sa retraite bien méritée. La fin d’une carrière de 35 ans et 4 mois passés au Centre Pasteur du Cameroun (CPC).

Sa formation

Formée dans diverses universités de France, Irène est une passionnée de longue date du domaine médical. Elle commence à flirter avec le milieu en 1981 à la Faculté de Médecine de STARSBOURG.

En 1983, elle obtient le diplôme deDélégué Médical de l’Information Pharmaceutique à l’Université Paul SABATIER-TOULOUSE III.

En 1986, elle obtient son diplôme d’Etat de technicien supérieur d’analyses médicales à l’Ecole de Laboratoire d’Analyses Médicales à ROUEN.

Son parcours professionnel

C’est le 6 novembre 1986 que cette pionnière du travail et de la rigueur, débute sa carrière professionnelle au Centre Pasteur du Cameroun en tant que technicienne supérieure dans le laboratoire de Biochimie où elle passera 12 ans.

Le 1er juin 1998, elle est affectée au service Bactériologie, Parasitologie et Mycologie. En 2019, Elle a été nommée assistante biologiste avec pour mission principale, la gestion documentaire du laboratoire. Elle restera à cette fonction jusqu’à son départ en retraite, le 18 mars 2022.

Madame NDOME aura travaillé toute sa vie professionnelle au Centre Pasteur du Cameroun.

« Je suis contente d’avoir commencé à travailler au CPC.  Et j’espère avoir donné le meilleur de moi-même » avoue- t-elle pensive. Le CPC est une grande famille qui donne envie d’y travailler. Je ne comptais pas les heures… Il faut donner plus ce que l’attendsi. Et être le meilleur dans ce que tu fais. » ajoute-elle.

 

Son héritage

Madame Ndomè aura toujours fait preuve d’engagement et de rectitude dans son travail, avec ses collaborateurs et avec les autres personnels de l’entreprise. Elle aura marqué par sa volonté de transmettre la connaissance et de former les moins expérimentés pour assurer la relève.  C’est d’ailleurs pour cette raison que depuis 2020, elle conduit des travaux pratiques de bactériologie à l’école de formation des techniciens d’analyses médico-sanitaires du CPC.

A son arrivée en Bactériologie, Irène a souhaité faire le tour des paillasses pour renforcer ses aptitudes à chaque poste. Son souhait s’est vu exaucé par le chef de service qui a imposé le tour des paillasses à tout le personnel pour développer la polyvalence et la complémentarité. La règle reste d’actualité de nos jours.

Dynamique et désireuse d’apprendre, Irène faisait partie des équipes formées et  retenues pour le diagnostic de la bactérie Vibrio choleræ dans les échantillons.Pendant les épidémies de choléra de 2004 puis de 2010, celle que l’on appelle affectueusement tata « I » était la seule technicienne responsable du diagnostic  du Vibrio choleræ dans les selles. Le Centre Pasteur du Cameroun a durant ces périodes, assuré le diagnostic de la bactérie sur les échantillons sur le plan national et sous régional (Gabon, de Sao-Tomé & Principe). La pression et la charge de travail ne lui ont pas arracher sa détermination. « La joie de rendre service ou encore de découvrir un germe qui avait échappé » est une grande récompense laisse-t-elle entendre.

Elle s’est d’ailleurs rassurée de former les personnels du laboratoire de bactériologie sur le diagnostic des germes qu’elle maitrise (Vibrio choleræ , salmonelloses,  etc)  avant son départ en retraite.

Cette résilience a été également relevée par Dr Sara Eyangoh, Directeur Scientifique du CPC avec qui elle a travaillé sur les sessions de formations des techniciens sur l’identification de la bactérie responsable du  [CM7] choléra. Elle continue d’ailleurs de former des techniciens sur le diagnostic du choléra sur le plan national (Douala et Garoua).

La reconnaissance du CPC et de l’Etat du Cameroun

Le Directeur Général du CPC, Dr Mirdad Kazanji lors de son propos a remercié tata I pour son engagement et les années de service au CPC.

Dr Suzanne Belinga, Directeur Général Adjoint du Centre Pasteur a renchérit en saluant l’amour du travail bien fait dont a fait montre l’heureuse retraitée durant sa carrière. Ce qui lui a valu de prix de meilleur employé en 2012 et la réception des distinctions respectivement en 1997 (Médaille d’Honneur du Travail en Argent), en 2011 (Médaille d’honneur du Travail en Vermeil (2011) et en 2013 (Médaille d’Honneur du Travail en Or).

Le 29 mars 2022, la salle de conférence du CPC a servi de cadre à l’Aure-voir convivial et chaleureux que l’ensemble des salariés a organisé en l’honneur de « Tata I ». Le moment a été marqué par de nombreux témoignages du personnel qui a travaillé avec Irène.

Nous souhaitons à Irène de bien profiter de sa retraite, et ce le plus longtemps possible.

Pasteurien un jour, pasteurien toujours !

 

Lire la suite

Collaboration: S.E.M Takaoka Nozomu en Visite au Centre Pasteur.

Le lundi 4 avril 2022, le  Centre Pasteur du Cameroun (CPC) a eu le plaisir de recevoir , S.E.M Takaoka Nozomu, actuel ambassadeur du Japon au Cameroun.

Durant la visite des infrastructures et laboratoires du CPC, le diplomate a pu appréhender l'apport de son gouvernement du Japon à l'institution.
La collaboration entre le Japon et le CPC date de nombreuses années. Elle se matérialise par l'acquisition de plusieurs équipements grâce aux dons japonais.

Il s'agit notamment :

⚡du MAGPIX Luminex : un système ouvert et performant d’analyse multiplex en immunologie qui a été acquis grâce à un financement japonais d’un montant de 85 000 €. Cette technologie permet l’analyse simultanée de près de 500 paramètres biologiques à partir d’une seule goutte d’un échantillon liquide. Dans le cadre du démarrage de cette plateforme, quelques projets y ont déjà connu des applications. Il s’agit par exemple de la détection multiplexes d'arbovirus permettant d'améliorer l'algorithme de diagnostic du LNR OMS FJ; le dosage de Biomarqueurs inflammatoires des carcinomes hépatocellulaires, et la détection/quantification de marqueurs immunitaires de gravité du Paludisme chez les enfants.

⚡Du MALDI TOF : inauguré en 2021 et d'une valeur 95 000 €, cette technologie permet une identification plus aisée et plus rapide des germes isolés au laboratoire. Il permet par ailleurs de raccourcir considérablement les délais de rendu des résultats, induisant ainsi une meilleure prise en charge des patients par les cliniciens. Cet équipement est actuellement le seul disponible dans la sous-région Afrique Centrale.

⚡L'équipement TB-Lamp : fabriqué par le Japon. Cet appareil est utilisé pour le diagnostic moléculaire de la Tuberculose.

L’Ambassadeur a manifesté sa satisfaction quant à l’usage qui est fait des aides que son gouvernement apporte. Et nous espérons que son pays envisage des collaborations futures pour continuer d'améliorer la santé des populations.

Pour rappel, S.E.M Takaoka Nozomu a présenté ses lettres de créances le 29 décembre 2021 au ministre des Relations Extérieures, Lejeune Mbella Mbella.  Un coup d'oeil sur le parcours du diplomate montre que le Cameroun est sa première destination africaine.

 

Lire la suite

Le Comité de Pilotage du projet APRECIT revient sur les activités menées pour améliorer la prise en charge de la tuberculose latente à Madagascar et au Cameroun

   Le 18 mars 2022, les parties prenantes du projet d’Amélioration de la PRise En Charge de l’Infection Tuberculeuse latente se sont réunies à Madagascar et à distance pour le deuxième comité de pilotage du projet.

Les équipes de la Fondation Mérieux, de l’Institut Pasteur Madagascar, du Programme National de Lutte (PNLT) de Madagascar, du CCM Madagascar et des sites de prise en charge du pays participants au projet se sont réunis en présentiel. Les équipes du Centre Pasteur du Cameroun, de CAMNAFAW, du PNLT du Cameroun et des sites de prise en charge du pays, ainsi que les représentants de L’Initiative, partenaire financier, ont participé à distance.

Ce comité de pilotage a été l’occasion pour chaque partie prenante de présenter les activités menées depuis le lancement du projet et de revenir sur leur expérience, notamment autour du recrutement et du suivi des patients participant à l’étude, ou encore la gestion des groupes à risques (enfants de moins de 5 ans et personnes vivant avec le VIH) .La mise sous traitement préventif de la tuberculose, la partie laboratoire, l’impact du COVID-19 ou encore les autres études associées à APRECIT ont également été présentées et discutées.

"Le diagnostic des Infections tuberculeuses latentes est un pilier majeur sur lequel les pays doivent s'appuyer pour mettre fin à la tuberculose d'ici 2050" a souligné Dr Sarah Eyangoh, Principal Investigator du Centre Pasteur du Cameroun (CPC). "Les agents communautaires ont un rôle très important dans ces stratégies de prise en charge des ITLs" a rappelé Verlaine Mbouchong, chef du projet au CPC, suivie par Dr Niaina Rakotosamimanana, Pricnipal Investigator de l'Institut Pasteur de Madagascar "très heureux d'avoir pu échanger avec les principaux acteurs de la lutte contre la Tuberculose des deux pays, ensemble pour une prise en charge plus efficace des populations qui en ont le plus besoin".

« Ce projet est pour notre fondation un projet phare car il réunit précisément deux éléments de nos axes stratégiques : premièrement l’intervention communautaire auprès de populations vulnérables, dans une approche plutôt mère-enfant, et deuxièmement le renforcement des systèmes de santé et de laboratoires et du diagnostic dans une approche de recherche opérationnelle. Les résultats qui seront produits, l’analyse des données, permettront à l’issue de ce projet de mieux orienter les programmes nationaux pour la prise en charge de l’infection tuberculeuse. » a souligné Laurent Raskine, Responsable biologie spécialisée à la Fondation Mérieux.

« Je voudrais avant tout saluer les équipes impliquées dans ce projet qui est un levier pour pouvoir bâtir des politiques publiques. […]On espère que les résultats de ce projet pourront être transférés aux autorités nationales de Madagascar et du Cameroun pour améliorer la prise en charge, le dépistage et le traitement préventif de la tuberculose latente » a complété Veronica Noseda, chargée de projets Recherche opérationnelle à Expertise France.

 

Le Centre Pasteur du Cameroun, l’Institut Pasteur de Madagascar et la Fondation Mérieux se sont par ailleurs entretenus en comité restreint, lors d’une deuxième partie du comité afin d’approfondir les discussions sur le recrutement de participants au projet et les résultats d’analyses, mais également échanger sur les prochaines étapes du projet.

A propos d’APRECIT

APRECIT, pour Amélioration de la PRise En Charge de l’Infection Tuberculeuse latente (ITL), est un projet mené en partenariat avec l’Institut Pasteur de Madagascar et le Centre Pasteur du Cameroun grâce au soutien financier de l’Initiative d’Expertise France. En lien avec les programmes nationaux de lutte contre la tuberculose des deux pays, il a pour objectif d’évaluer les stratégies mises en place afin d’améliorer le dépistage et la prise en charge globale de l’ITL dans ces deux pays. Il propose notamment :

· d’évaluer un modèle d’intervention communautaire pour le dépistage et la prise en charge de l’ITL ;

· d’évaluer la valeur pronostique et diagnostique de 2 tests IGRA dans le dépistage de l’ITL en comparaison avec le test d’Intradermoréaction à la tuberculine (IDR).

· de développer une bio-banque spécifique au projet APRECIT utile au renforcement des capacités locales de recherche et de développement d’outils innovants pour le diagnostic de la tuberculose.

L’infection tuberculeuse latente est asymptomatique et constitue un important réservoir humain pour la tuberculose maladie. Les efforts déployés pour mettre fin à l’épidémie mondiale de tuberculose se heurtent donc à un défi de taille. Pour éliminer la tuberculose d’ici 2050 conformément à la stratégie de l’OMS, il est nécessaire de mettre en place une gestion programmatique des individus atteints d’infection tuberculeuse latente.

 

Lire la suite