Implémentation de la recherche intensive des cas de TB dans la ville de Yaoundé grâce aux outils moléculaires

En collaboration avec le Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT), le Centre Pasteur du Cameroun (CPC), Laboratoire National de Référence pour la lutte contre la tuberculose a organisé le jeudi 07 juin 2018 au CPC une rencontre sur « l’implémentation de la recherche intensive des cas de TB dans la ville de Yaoundé grâce aux outils moléculaires». En effet, cette rencontre avait pour objectif de booster le diagnostic Initial de la tuberculose. Y étaient conviés, les personnels de toutes les formations sanitaires de la ville de Yaoundé.
Sous la coordination du directeur scientifique, le Dr Eyangoh Sara et du Secrétaire Permanent Adjoint du PNLT, le Dr Belinga, le Dr Donkeng Valérie, Chercheur au CPC, a fait, pendant ces assises, une présentation sur la : « recherche intensive des cas de tuberculose dans la ville de Yaoundé ». Cette présentation visait à planter le décor sur les objectifs à atteindre au sortir de la rencontre à savoir optimiser l’utilisation des outils de diagnostic existants et nouveaux, mettre sous traitement tous les patients diagnostiqués et promouvoir l’accès universel à la santé pour les malades atteints de tuberculose.

En effet, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), seulement 55% des patients tuberculeux sont diagnostiqués au Cameroun et mis sous traitement. Il faut donc trouver des stratégies pour diagnostiquer les 45% de patients restant, qui probablement ignorent leur statut et contribuent à propager cette maladie. Pour y arriver, les experts ont recommandé qu’en plus des patients reçus en routine dans les formations pour le diagnostic de la Tuberculose, il faudra désormais aussi la rechercher chez tous les patients hospitalisés et ambulatoires (Ceux qui se rendent à la formation sanitaire pour tout autre problème de santé). Grâce à la collaboration de CAMNAFAW, cette recherche précoce de la Tuberculose s’étendra aussi chez les patients qui sont restés dans la communauté. Ainsi, pour tout patient présentant l’un des symptômes suivants : toux, fièvre, perte de poids et sueurs nocturnes, le diagnostic de la Tuberculose sera effectué.

Cependant, il faut noter que l’un des obstacles à l’efficacité de cette lutte est le nombre de laboratoires disposant d’un outil de diagnostic moléculaire. La ville de Yaoundé ne compte que 3 sites disposant d’un TB LAMP : l’Hôpital Jamot, l’Hôpital de district d’Efoulan et le CPC. Pour mieux faire fonctionner le circuit de traitement des échantillons et comptant sur le fait que l’Hôpital Jamot dépiste déjà la moitié des patients tuberculeux de la ville, une répartition de rattachement des centres de diagnostic et de traitement (CDTs) aux deux autres formations sanitaires disposant de l’outil moléculaire a été faite et soumise à l’ensemble des participants pour validation.

Cette réunion était aussi l’occasion de rappeler à tous les consignes concernant le transport des échantillons et statuer sur le retour des résultats. Les participants sont repartis satisfaits des informations reçues pour une meilleure collecte des échantillons et surtout rassurés quant à la vitesse du rendu du diagnostic précoce des malades afin de rapidement les mettre sous traitement.

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Renouvellement d'accréditations

Du 21 au 25 mai 2018, Le Centre Pasteur du Cameroun, Laboratoire National de Référence et de Santé Publique a reçu deux experts : Dr Mick Mulders (OMS HQ) et Dr Kfutwah (OMS Afro), dans le cadre du renouvellement annuelle des accréditations des laboratoires de référence pour la Poliomyélite, la Fièvre Jaune (FJ) et la Rougeole/Rubéole. Après une semaine d’audit, ces différents laboratoires ont reçu de ces experts le quitus pour leur accréditation jusqu’en 2019.

Par ailleurs, le Laboratoire National de Référence pour la Fièvre Jaune a été évalué dans la perspective qu’il devienne un laboratoire Régional de Référence en Afrique Centrale. Le CPC a été apprécié pour les techniques déjà mises en place et les mesures d’assurance qualité. Le processus engagé reste en cours et prévoit l’arrivée prochaine d’un Consultant (ancien responsable des Arbovirus au CDC-Atlanta, USA) pour la suite de cette évaluation.

La réunion d’ouverture qui s’est tenue le lundi 21 mai a permis de planter le décor sur les attentes des auditeurs. En effet, il a été question, pendant cinq jours, d’auditer et d’évaluer les procédures, les méthodes d’analyses, les SOPs, les locaux, matériels utilisés, l’organisation du travail et le savoir-faire des équipes en place. Les auditeurs ont tout aussi estimé que l’aspect  biosécurité également dans ces laboratoires est très avancé par rapport à d’autres laboratoires de même acabit. Les auditeurs sont donc repartis satisfaits des performances du CPC et de son expertise.

Lors de la réunion de clôture qui s’est tenue le vendredi 25 mai à 15h30 à la salle de conférence du Centre Pasteur du Cameroun en présence du Pr Elisabeth Carniel, Directeur Général du CPC, du Sara Eyangoh, Directeur Scientifique, du Dr Demanou, Responsable du Laboratoire FJ, de madame Endegue Zanga, Responsable du laboratoire de Polimyélite et des équipes des laboratoires de référence pour la Poliomyélite, la Fièvre Jaune et la Rougeole/Rubéole, les experts de l’OMS ont félicité le CPC. Ils ont également émis le souhait de maintenir cette performance pour les années à venir. Concernant la charge de travail du laboratoire sans cesse croissante, les experts ont relevé l’appui de l’OMS pour le recrutement de deux personnels supplémentaires au laboratoire de Poliomyélite.

Par ailleurs, les laboratoires audités ont reçu l’onction du gouvernement Camerounais à travers la Direction des Laboratoires de la Pharmacie et des Médicaments du Ministère de la Santé Publique qui a réitéré son engagement à accompagner et à soutenir le CPC dans ce processus.

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Participation du CPC aux 2èmes journées scientifiques de la SOCACAP

C’est ce qui ressort de sa prise de parole aux 2èmes journées scientifiques de la SOCACAP.Les 30 et 31 Mai 2018 s’est tenue, à la salle de conférence de l’Institut de Recherche Médicale et d’Etude des Plantes Médicinales (IMPM), la 2ème édition des journées scientifiques de la Société Camerounaise de Cancérologie et d’Anatomie pathologie (SOCACAP). Le thème était: « Emergence des cancers : défis liés à la prévention, au diagnostic et à la prise en charge ». Présidées par le Pr. Essame Oyono Jean Louis, Président de la SOCACAP, ces assises ont été l’occasion pour ces professionnels de la santé d’échanger et de faire un état des lieux du cancer au Cameroun.

Au courant de ces journées, le Centre Pasteur du Cameroun(CPC) a eu l’occasion de faire preuve de son expertise. En effet, représenté par le Dr Atangana Paul Jean Adrien, Chef de service d’Anatomie et Cytologie pathologiques et du Dr Ndoumba Alice, Pathologiste au CPC, le CPC a présenté quatre résumés des travaux menés en son sein pendant ces assises. Il s’est agi de : « les tumeurs pancréatiques chez l’enfant : cas du pancréatoblastome », « Le typage des lymphomes par immunohistochimie au Centre Pasteur du Cameroun », « la localisation atypique d’un ostéosarcome ostéoblastique conventionnel chez un garçon de 10 ans » et « Aspects épidémio-morphologiques corrélés aux facteurs prédictifs du cancer du sein au Centre Pasteur du Cameroun ». Ces abstracts ont été salués de part leur pertinence et les informations qu’ils apportaient. A la fin de ces journées, les recommandations ont porté sur l’amélioration de la stratégie politique dans le cadre de la lutte contre le cancer et sur l’amélioration de la prise en charge du cancer à travers des réunions multidisciplinaires avec ouverture sur la discussion diagnostique et thérapeutique entre pathologistes, cliniciens (oncologues, chirurgiens), radiologues et biologistes.

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Réunion de clôture des activités du projet SIMECAM-FGSK

Le 11 mai 2018 s’est tenue la réunion de clôture des activités du projet SIMECAM-FGSK à la Délégation Régionale de la Santé Publique de l’Est à Bertoua. Etaient présents à cette réunion : les personnels de santé responsables des activités du projet dans les formations sanitaires impliquées, Madame le Chef de District de Santé de Bertoua représentant Monsieur le Délégué Régional, et les investigateurs du projet venant du Centre Pasteur du Cameroun. Le projet SIMECAM-FGSK intitulé : « Appui à l’implication des partenaires dans le dépistage prénatal du VIH et à l’utilisation des interventions de PTME/SMNI/PECP1 en zones semi-urbaines et rurales du Cameroun » a été mené par le Centre Pasteur du Cameroun entre mai 2013 et mars 2018 avec la collaboration active de six formations sanitaires de la région de l’Est Cameroun : l’Hôpital de district d’Abong-Mbang, l’Hôpital de district de Doumé, l’Hôpital de District de Batouri, l’Hôpital Protestant Luthérien de Garoua-boulai, le Centre de Santé Catholique de Nkolbikon et le Centre Médical de l’Arrondissement de Belabo.

Ce projet faisait suite à une étude multicentrique (ANRS 12127 Prenahtest) menée en zone urbaine au Cameroun, en Inde, en Géorgie, et en République Dominicaine, qui avait montré que le conseil VIH prénatal orienté vers le couple était une intervention permettant d’améliorer la communication conjugale au sujet du VIH et d’impliquer les partenaires dans le dépistage prénatal du VIH. C’est donc dans le but de vérifier la faisabilité et l’acceptabilité de cette offre de service en zones semi-urbaines et rurales que le projet SIMECAM-FGSK a été mis sur pied avec le soutien de la Fondation GSK. Les objectifs étaient d’intégrer le conseil de dépistage prénatal du VIH, d’orienter vers le couple et le dépistage prénatal des partenaires dans l’offre de soins des formations sanitaires, de renforcer le paquet de soins maternels et infantiles intégrés offerts de façon continue tout au long des périodes prénatales, périnatales et postnatales.

Le projet SIMECAM-FGSK concernait, dans les différents sites, les femmes enceintes venant à leur première consultation prénatale (CPN) et n’ayant pas encore effectué de test de dépistage du VIH pour la grossesse en cours. Une fois incluses, ces femmes étaient suivies selon un calendrier bien défini comportant des visites à 2 à 8 semaines après le test de dépistage prénatal du VIH ; à 7 mois de grossesse (si possible) ; à trois mois et demi, six mois, neuf mois et douze mois après la fin de grossesse.

Au total, 1202 femmes enceintes ont été incluses entre février 2014 et août 2016 et suivies jusqu’en mars 2018. Le taux de séropositivité VIH était de 10,6 % (127/1201) parmi les femmes ayant accepté de faire le dépistage du VIH.

Toutes les femmes séropositives ont été mises sous option B et ensuite B+ (traitement prophylactique par trithérapie antirétrovirale administré aux femmes enceintes infectées par le VIH pour la prévention de la transmission de l’infection VIH de la mère à l’enfant et ensuite pris à vie). Environ 19 % des partenaires sont venus au service de la CPN et parmi eux, près de 96 % ont accepté de recevoir le conseil VIH en couple et de

se faire dépister. Le taux de séropositivité chez ces derniers était de 16 % et le taux de sérodiscordance était d’environ 35 % chez les femmes dépistées VIH+ et 2 % chez les femmes non infectées par le VIH.

Environ 85% des femmes enceintes incluses ont notifié l’issue de leur grossesse, dont 95 % des accouchements effectués dans une formation sanitaire. Seuls 73 % des enfants exposés au VIH ont bénéficié du diagnostic précoce du VIH par PCR à un âge médian de 2 mois, les autres étant soit décédés avant le prélèvement (2%), soit n’ayant pas été ramenés ans les formations sanitaires (25 %). Parmi les enfants qui ont bénéficié du diagnostic précoce du VIH, 3 % (3/93) ont été diagnostiqués positif au VIH et tous ont été mis sous traitement ARV.

Une restitution des résultats dans la région sera planifiée dès la finalisation des analyses statistiques.

Ce projet s’achève sur une note de satisfaction aussi bien pour les formations sanitaires impliquées, le personnel de santé que pour les femmes participantes à ce projet, car il a permis de renforcer la pratique des personnels par la mise en place des interventions d’implications des partenaires et d’intégration des soins, de définir ensemble le circuit de la femme enceinte dans l’optique de réduire les occasions manquées d’interventions dans le cadre de la PTME, d’augmenter le nombre d’accouchements dans les formations sanitaires. Le conseil prénatal du VIH orienté vers le couple a été adopté et intégré dans les services de routine de la CPN.

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