L’Anthrax diagnostiqué désormais au CPC

L’anthrax ou fièvre charbonneuse fait désormais partie des maladies diagnostiquées au CPC. En effet, le Centre Pasteur du Cameroun (CPC), laboratoire national de référence pour le diagnostic de l’Anthrax, a abrité du 02 au 04 mai 2018 un atelier de formation sur le diagnostic de la fièvre charbonneuse par PCR en temps réel. Cette formation, financée par l’Agence Américaine DTRA (Defence Threat Reduction Agency), a été dispensée par un expert du CDC Atlanta avec la facilitation des spécialistes de la biologie moléculaire au CPC. Cette formation intervient dans un contexte où des cas animaux d’anthrax sont sporadiquement rapportés principalement dans le septentrion et le Nord-ouest du Cameroun. Bien que l’anthrax fasse partie des zoonoses prioritaires du Programme National de Prévention et de Lutte contre les Zoonoses Emergentes et Re-émergentes (PNPLZER), le diagnostic de l’anthrax n’était pas encore réalisé au Cameroun ni dans la sous- région. Ce diagnostic est désormais possible au CPC.

La formation était axée sur les enseignements théoriques et des travaux pratiques sur la réalisation de la PCR en temps réel pour la détection de l’agent étiologique de l’anthrax dans un échantillon biologique d’origine humaine. Il était également question de rappeler les prélèvements de choix qui varient suivant les cibles du diagnostic et l’évolution de la maladie, de discuter des exigences de conformité des échantillons biologiques, et de rappeler les exigences de biosécurité et de bio-sureté associées aux prélèvements, leur conditionnement, leur transport et leur manipulation.

L’anthrax ou fièvre charbonneuse est une maladie due au bacille sporulé Bacillus anthracis. C’est une zoonose présente sur tous les continents et la plupart des mammifères y sont sensibles, même si la fièvre charbonneuse n’affecte surtout que les ruminants et les humains.

La transmission interindividuelle de l’anthrax est très rare aussi bien chez les humains que chez les animaux. Lorsqu’elle entre en contact avec l’oxygène, la bactérie produit des spores. Ces spores sont extrêmement résistantes et demeurent viables pendant des années dans le sol, la laine ou le poil des animaux infectés. Les spores peuvent germer et provoquer la maladie en pénétrant le corps de l’animal par ingestion ou inhalation ou encore par le biais de lésions cutanées. Le sang des animaux infectés peut ne pas coaguler correctement et exsude des orifices naturels des animaux ; les insectes transmettent alors la bactérie à d’autres animaux. Les carnivores et les humains s’infectent par ingestion de viande contaminée.

La prévention et le contrôle de l’anthrax fait recours aux antibiotiques et à la vaccination. Cependant, des procédures de lutte non spécifiques permettent de maîtriser la maladie et d’empêcher sa propagation : éliminer correctement les carcasses d’animaux ; ne pas ouvrir les carcasses d’animaux, car la bactérie sporule lorsqu’elle est exposée à l’oxygène et de ce fait peut persister pendant des décennies dans le sol.

Ont également pris part à cette formation, les personnels du Centre de Recherche pour la Santé des Armées (CRESAR) et ceux du Laboratoire National de Santé Publique (LNSP).