Les arboviroses et les zoonoses

Circulation de la dengue au Cameroun et en République Centrafricaine

Ce projet, conduit par le Dr. Maurice Demanou au sein du service de virologie est financé par l’Institut Pasteur. La dengue est la première arbovirose humaine en termes de morbidité et de mortalité. Grâce au soutien de l’Institut Pasteur de Paris, le CPC surveille et évalue la circulation de la dengue au Cameroun et dans la sous région. Un plateau technique adéquat a été mis en place pour objectiver la circulation de la dengue et caractériser génétiquement les souches qui y circulent.

Il s’agit d’analyser les différents prélèvements effectués sur les patients suspects.Cette surveillance a permis la détection de 4 cas de chickugunya au Cameroun dont un co-infecté avec la dengue.  1 cas de dengue a été aussi confirmé pour un patient de Sao Tomé.
Par ailleurs les différentes sérothèques sont été analysés,  Nous avons détecté des anticorps anti virus de la dengue chez un pygmée (serothèque disponible au labo) du Cameroun et  la recherche des IgG anti dengue par la technique ELISA sur les sérothèques (plus de 2000 sérums) montre que  près de 30% sont positifs en IgG anti dengue.
 
 
Évaluation de la fréquence de la leptospirose chez des patients hospitalisés et description des sérovars en cause.

Ce projet, financé par l’Institut Pasteur est coordonné au plan international par l’Institut Pasteur de Nouvelle Calédonie (Dr. Cyrille Goarant) et au Cameroun par le Dr. Antoinette Ngandjio et avec le support du SESP (Gaëtan Texier). Il est réalisé en partenariat avec le service des maladies infectieuses de l’Hôpital central de Yaoundé (Dr H. Abessolo, Dr Roselyne Tobby) et les Instituts Pasteur de Côte d’Ivoire, Guadeloupe, Guyanne et Cambodge. L’objectif est de documenter la présence de la leptospirose en pathologie infectieuse hospitalière pour tenter d’évaluer son impact en santé publique au Cameroun. Ce projet permet également de décrire les sérovars en cause ainsi que les autres causes (paludisme, arboviroses) de diagnostic différentiel compatible avec un tableau clinique de Leptospirose. 

Les patients hospitalisés dans le service de maladies infectieuses de l’hôpital Central de Yaoundé, ou de réanimation médicale et présentant un tableau compatible avec la définition clinique de cas recommandée par l’OMS sont inclus. Les échantillons sont testés par PCR ou IgM-ELISA selon la date de prélèvement après l’apparition des symptômes. Les ADN amplifiés sont séquencés et les souches typées à l’Institut Pasteur de Nouvelle Calédonie.  A fin décembre 2012, 46 patients ont été inclus. Aucun n’était positif pour la leptospirose.
 
Consultation rage humaine et surveillance de la rage animale 

La rage est la  zoonose sur laquelle le CPC conduit historiquement les activités. 
En 2012, le centre antirabique a été fréquenté par 1658 personnes, soit une augmentation de 22 % par rapport à 2011. Le nombre de vaccins antirabiques administrés était de 6441. 

Le laboratoire de virologie est responsable de la confirmation biologique des cas suspects de rage au Cameroun par l’analyse des têtes de chiens suspects transmises par les services vétérinaires. La rage est transmise la plupart du temps par la morsure d'un animal infecté contenant une grande quantité de virus dans sa salive. La contamination peut se faire également par griffure, ou léchage d'une peau altérée par un animal enragé.
En  2012, 22 têtes de chien ont été analysées. Le diagnostic s’est révélé positif dans 19 cas (86%). 19 prélèvements (86%) proviennent de la région du Centre, 1 du Littoral, 1 de la région Ouest et enfin 1 de la région Nord-Ouest.

Bien que les interactions entre santé humaine et santé animale ne soient pas un nouveau phénomène, les zoonoses auxquelles nous sommes actuellement confrontés ont une étendue, une importance et un impact mondial sans précédent dans l'histoire de l'humanité. L'avènement d'une ère marquée par l'apparition de maladies émergentes et ré-émergentes et leurs conséquences potentiellement graves pour la santé publique constituent des éléments déterminants que nous devons intégrer dans nos perspectives et nos activités. La rapidité de la détection et de la réaction face à une maladie émergente ou ré-émergente est capitale. En effet, le laps de temps qui s'écoule entre le moment où cette maladie se développe et son dépistage a une importance décisive. C'est pourquoi la détection rapide d'un nouvel épisode épidémiologique de cette nature constitue la pierre angulaire des politiques à mettre en œuvre.  Ainsi, le Centre Pasteur du Cameroun sera inclus dans le projet EPT (Emerging Pandemic Threat) notamment dans le volet IDENTIFY, qui vise à renforcer les capacités des laboratoires nationaux à identifier tous les agents infectieux  émergents et à renforcer au sein de chaque pays le réseau de laboratoire  pour la collecte et le transport des échantillons suspects.  Cette activité sera réalisée en collaboration avec la DPML et  financé par l’OMS. L’OMS  va assurer la formation des techniciens pour la détection des agents infectieux hautement pathogène ainsi que pour le transport sécurisé des échantillons.