Etude sur le mode de transmission de l’ulcère de Buruli

     Ce programme multidisciplinaire bénéficie actuellement de 3 financements : l’IRD (projet JEAI ; Jeune Equipe Associée à l’IRD) , l’ANR (projet EXTRA-MU ; EXpansion et  TRAnsmission de Mycobacterium Ulcerans) et la Fondation Sanofi Espoir à travers le projet de renforcement des capacités par la formation, la sensibilisation et l'éducation pour améliorer la prise en charge des patients. Il est coordonné au niveau international par l’Institut Pasteur (Pr. Arnaud Fontanet) et au Cameroun par le Dr. Sara Eyangoh en collaboration étroite avec le Dr. Gaëtan Texier (SESP). Il est conduit en partenariat avec l’Université de Yaoundé 1, l’IRD au Cameroun et en France et les Universités d’Angers en France, de Melbourne en Australie et d’Harvard aux USA. 
 
     Mycobacterium ulcerans, agent étiologique de l’ulcère de Buruli est une mycobactérie de la même famille que celles responsables de la tuberculose et de la lèpre. En raison des  spécificités de cette mycobactérie, la compréhension de son mode de transmission exige une approche globale allant de l’échelle  écologique à l’échelle moléculaire.  

    Il s’agit de caractériser les foyers où des cas d’ulcère de Buruli sont diagnostiqués et d’analyser l’environnement et ses perturbations qui pourraient être responsables d’une facilitation de transfert vers l’homme. D’identifier les espèces de punaises aquatiques pouvant héberger le bacille au sein de leurs glandes salivaires ; la détermination de l’existence ou non d’un lien entre l’abondance d’une espèce de punaise d’eau en particulier et le nombre de cas d’infection à M. ulcerans. Et de caractériser la biodiversité végétale sur les différents sites et d’identifier les plantes aquatiques pouvant servir de support à la multiplication de M. ulcerans. 

   Ce travail fondamental a pour finalité d’élucider l’écologie et le mode de transmission de M. ulcerans afin de permettre le développement de stratégies préventives qui aideront les services de santé publique.  

    Au cours de cette période, les activités ont été centrées sur les collectes environnementales, quatre étudiants. Un accent est mis sur la formation avec 5 étudiants sont en cours de préparation de leur thèse)

     Sur l’étude du rôle des punaises aquatiques dans la transmission de M. ulcerans, l’étudiante Solange Meyin à Ebong a achevé ses collectes et  a commencé les analyses permettant d’identifier et d’illustrer les différentes familles ainsi que les morphotypes des punaises aquatiques sur la base des critères morphologiques et moléculaires. Sur l’écologie et le rôle des communautés d’invertébrés aquatiques sur la transmission de M. ulcerans, l’étudiant Andrés Garchitorena a également achevé ses collectes , ce travail d’échantillonnage est complété par l’identification taxinomique des macro-invertébrés collectés, la caractérisation de la distribution de la masse corporelle au sein de chaque groupe, le relevé des conditions physico-chimiques de l’eau, et l’analyse qPCR de la présence et de la concentration de M. ulcerans dans les différents types d’échantillons.

    Sur l’étude de la distribution spatiale de M. ulcerans au Cameroun, un autre doctorant, Kévin Carolan (CDD ANR), qui travaille à Montpellier, a effectué une mission en octobre 2012 tel que planifié, durant laquelle il s’est attaché à relever les caractéristiques-terrain pour les comparer aux lectures de cartes satellitales à sa disposition. 

    Sur l’étude de la transmission intradomiciliaire et de la mise au point d’un  test sérologique, un autre doctorant Jordi Landier poursuit les collectes et les analyses.

     Sur l’étude de la caractérisation de la biodiversité végétale des biotopes de M. ulcerans, l’étudiante Adèle Magne Foualeng, les collectes se poursuivent.
Au vu de l’importance des collectes environnementales réalisées et des différentes analyses en cours, les prochains mois vont être consacrés à l’interprétation des résultats et à leur valorisation à travers différents manuscrits et conférences.